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038. Le parfum de Melchior

 

Le parfum de Melchior

 


Avant de démarrer, préparer

-      Un coin à gauche avec

  •  le lit de Balthazar
  • ses jumelles à côté,
  • une bouteille de vin,
  • un attaché case

-       Un con à droite avec

  •  le grand livre de Gaspard
  • avec dessus les citations que devra lire l’ange,
  • une bouteille de Ricard,
  • une mallette de sacristain,
  • des bougeoirs,
  • des épinards
  • des cigares,

-      Et un coin au milieu avec une table, sur laquelle

  • une marmite,
  • une cuiller en bois
  • le pulvérisateur préalablement rempli de parfum.
  • du Cote d’or,
  • un Emmental,
  • une boule de Cristal.

 


Juste avant de commencer, fermer les volets. Eteindre les lumières. Noir complet.

 

Oyez oyez gentes gens. Faites silence, mon histoire commence…

Nous voici une nuit de décembre de l’an 0. Nous sommes à Madian, à l’Est du Jourdain… enfin, très très à l’est puisque nous sommes en Inde.

Une lumière éclaire Balthazar dort et ronfle fort.

Un ange s’approche de son oreille, et lui dit

- L’ange : Demain, Tu n’auras plus le soleil comme lumière, et la clarté de la lune ne t’illuminera plus. L’Eternel sera ta Lumière pour toujours. Lève les yeux et regarde au loin, que ton cœur tressaille d’allégresse.

Balthazar, un gars un peu pantouflard qui aime bien être peinard, continue de dormir (il ronfle).

Tout à coup, il se redresse assis sur son lit, en sursaut.

-      Balthazar : C’était quoi ce rêve mystique là ??? Pas très rationnel tout ça.

Et il se rallonge. Mais se tourne dans tous les sens, il n’arrive plus à dormir.

-      Balthazar 6268468 = 5+9 x 684685 sur racine de 68468

Chut, Balthazar essaie de dormir.

Balthazar est un astrologue de renommée. On dit que c’est un Sage.

-      Balthazar 5414684+ 4684 -6848

On raconte même qu’il est le plus grand sage des Indes. Il est réputé jusqu’au sommet de l’Himalaya. Mais cette nuit, il a beau compter les moutons,

-      Balthazar 684

les taxes

-      Balthazar 68465

les cheveux de sa femme.

-      Balthazar 60845+562+652+626

Il n’arrive pas à dormir.

Il s’assied, découragé

-      Balthazar Pfffffff

Il se lève, observe le ciel avec ses jumelles.

-      Balthazar Voilà des siècles que je n’ai rien trouvé de nouveau sous le soleil.

Et là, sa lunette s’arrête sur un astre bleu (une lumière bleue éclaire le plafond).  

-      Balthazar Saperlipopette

Il découvre dans ses lunettes astronomiques une étoile d’une taille insolite, on dirait un saphir. A côté, les autres étoiles semblent s’éclipser comme des servantes sur le parcours d’une reine.

Balthazar regarde son guide du Routard (une carte Michelin)

-      Balthazar Mais elle ne figure pas sur ma carte. Elle n’a pas de nom. Cette étoile n’existe pas.

Il se frotte les yeux, pour être sûre qu’il ne rêve pas.

-      Balthazar 68465135 + 658622 x racine de 8161 sur 861

Laissons-le se concentrer, il est en train de calculer les conjonctions des planètes.

-      Balthazar D’après mes calculs, son nom est “Messie” et son secret : “il vient de naître”.

Fermement Je dois trouver ce Messie. Mais… comment ?

L’ange ré-apparait, (allumer une 2è lumière sur l’ange) cette fois, il se tient devant le grand livre de Jean sur Léonard de Vinci et il répète :

-      L’ange : Tu n’auras plus le soleil comme lumière, et la clarté de la lune ne t’illuminera plus. Le Seigneur sera ta lumière. Lève les yeux et regarde au loin, que ton cœur tressaille d’allégresse. Affectueux  Balthazar, mon cher Balthazar, écoute ce que te dit Isaïe.

Et l’ange disparait. Eteindre la lumière sur lui.

Balthazar regarde de nouveau dans ses jumelles

En effet, l’étoile avance doucement, comme si elle lui indiquait un chemin. Derrière elle, une traînée ondulante et multicolore de pierres précieuses, émeraude, opales, rubis, améthyste.

Sur le départ, Baltazar, qui aime le pinard, prend aussi son attaché case, il fait porter tous ses bagages par ses chameaux, dromadaires et chevaux. Et il se met en route, suivant l’étoile.

 


 Laissons Baltazar avancer, et allons voir ce qui se passe au fin fond de l’Afrique, à Shéba.

 

La lumière s’éteint. Et se rallume sur Gaspar devant le grand livre, en train de lire et de mâcher comme une vache.   

 

Nous sommes maintenant chez Gaspar, un sage africain encore inconnu… et pour cause. C’est un jeune prêtre qui n’a encore jamais su proclamer d’homélie intéressante. Pourtant, il connait les 24 livres de la Torah par cœur, ses poèmes, ses lois, ses récits historiques, ses prophéties… Il les a scrutés, ruminés, digérés, médités.

Cette nuit-là, Gaspar non plus n’arrive pas à dormir.

 

Musique : C’est lundi, Dans mon lit, L'est minuit, Mal au cœur, Pas dormi, Envie de pipi

 

-      Gaspar : Je n’ai rien trouvé de nouveau dans la Torah depuis belle lurette.

Il allait se coucher, quand (une lumière bleue éclaire son livre et monte vers le ciel) il reçoit un éclairage nouveau sur les écritures : tous les livres semblent refléter une lumière céleste. Il lève les yeux au ciel pour voir d’où vient sa source.

-      Gaspar : Sacrebleu

C'est comme ça qu'on dit Saperlipopette à Suéba.

-      Mais je ne vais quand même pas quitter ma famille. Ma dernière a 8 mois et mon fils 3 ans.  

L’ange le pousse pour prendre sa place devant le grand livre :

-      L’ange : Voici tes fils qui reviennent vers toi, et tes filles portées sur la hanche. Lève les yeux et regarde au loin, que ton cœur tressaille d’allégresse. Gaspar, mon cher Gaspar, écoute ce que te dit Isaïe.

Gaspar se prépare : il aime le Ricard, et n’étant pas avare, il remplit sa mallette de sacristain avec des bougeoirs, des épinards et des cigares, et il se met en route, suivant l’étoile.

 

La lumière s’éteint… et se rallume sur Melchior qui touille sa marmite avec une cuiller en bois.

 

Le plus grand sage de tout Epha, en Turquie, est Melchior junior. Et devinez quoi… ? Cette même nuit, lui non plus ne trouve pas le sommeil.

Humble parfumeur, son travail consiste à embaumer les tombes des défunts pour honorer les morts

-      Melchior : Voilà bien longtemps que j’arrive plus à créer quoi que ce soit de bon. Agrumes, épices, fleurs, pourtant tous mes ingrédients sont là. Pourquoi mon parfum ne prend-il pas ? Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus.

Fatigué par son insomnie, Melchior se trompe d’ingrédient et ajoute à sa marmite du cyprès, de l’orme et du buis (une lumière bleue éclaire alors la marmite qui monte vers le ciel en tourbillonnant). Gaspar renifle, l’air très surpris. Il sort son téléphone portable de sa poche et compose un numéro.

-      Melchior : Allo L’Oréal. Oui, désolée de te réveiller à 2h du matin. Il faut absolument que tu viennes. Je viens de créer un nectar qui va te surprendre.

On entend L’Oréal qui répond mais on ne le voit pas encore

-      L’Oréal : T’en fais pas Melchior, tu ne me réveilles pas. C’est ta myrrhe qui m’a réveillée, je la sens de chez moi. J’étais en train de suivre ce délicieux parfum pour savoir d’où il venait. Il exerce sur moi un fascinant pouvoir d'attraction, comme des mots mystérieux de quelqu’un qui m’attire et m’aime beaucoup.

L’Oréal entre en scène. Il renifle (son texte peut être écrit sur le pulvérisateur qu’il regarde).

-      L’Oréal : Mmmh tu t’améliores Melchior. On dirait du fluor. Mmmh c’est frais ces agrumes. Si le ciel a un parfum, c’est bien celui-là. (Il hésite) Il délivre des notes citrus… mêlées d’essence de mandarine… adouci par l’amande. Le lys immaculé le purifie… la fleur d’oranger lui donne un air… exotique. Et tu as eu la bonne idée de le relever par le piment boisé des pins. Quelle épice dynamique. Dans un accord chaud et oriental, ta myrrhe est pure et apaisante mon ami. Je dirais même… délicieuse, large, enveloppante, lumineuse et si mystérieuse. Ton parfum vaut de l’or Melchior. Tu vas pouvoir le vendre à l’empereur Théodore

Melchior réfléchit.

-      Melchior : Non l’Oréal, ton idée est inodore. Mon parfum est divin. Je trouverai celui qui le mérite.

-      L’Oréal : Mais tu es fou ? Tu pourrais faire fortune. Tu aurais toutes les femmes à tes pieds avec un parfum pareil. Tu pourrais même t’offrir des voyages aux Baléares avec le club Med. Tu serais enfin heureux.

-      Melchior : Il renifle. Je sens que celui qui mérite mon parfum vaut plus que tous ces trésors.

-      L’Oréal : Et comment vas-tu la trouver cette divinité ? 

Ils lèvent les yeux au ciel et voit la lumière bleue qui avance.  

-      Melchior  et l’Oréal en même temps :  Sapristi.

Mais je ne peux pas financer mon voyage ? Et comment porter tous mes bagages ? Je n’ai pas le budget moi.

L’ange apparait devant le livre. Eclairage sur l’ange.  

-      L’ange : De nombreux troupeaux de chameaux te couvriront, les trésors des mers afflueront vers toi. Ils viendront d’Epha, de Saba, de Qédar, faisant monter vers Dieu la louange. Ils apporteront or et encens. La gloire du Liban viendra chez toi, le cyprès, l’orme et le buis pour faire resplendir le lieu de mon sanctuaire. Lève les yeux et regarde au loin, que ton cœur tressaille d’allégresse. Melchior, mon cher Melchior, écoute ce que te dit Isaïe.

L’ange disparait. Eteindre la lumière sur l’ange.

Melchior fait semblant de mettre son parfum dans son pulvérisateur (c’est déjà fait).

Melchior prend sa myrrhe, et comme Melchior aime le Cote d’or, il en met aussi dans ses bagages (il met ça dans un sac à dos).

-      L’Oréal : Tu es fou Melchior… Mais je suis curieux, je viens avec toi.

L’Oréal, lui se charge d’Emmental, et de sa boule de Cristal. Et ils se mettent en route, suivant l’étoile (il met ça dans le sac à dos de Melchior).

 

La lumière s’éteint. Noir complet, pendant ce temps, retirer le lit, la table avec la marmite, celle avec le grand livre.

La lumière se rallume sur les 3 mages et l’Oréal. Ils viennent de la droite de la pièce et ils sont en train de se saluer. Puis l’Oréal et Gaspar marchent devant.  Les 2 autres derrière.

Au-dessus d’eux, lumière bleue de l’étoile.

 

De l’autre côté de la mer Morte, nos 4 compères se rencontrent.

- L’Oréal : Salut Gaspar, c’est comme si on s’était donné rancard.

- Gaspar : En tous cas, si je te vois, ce n’est pas par hasard.

Ils forment un cortège de chevaux, dromadaires et chameaux aux riches montures. Et bien que chacun parle sa propre langue, ils se comprennent et par un miracle de l’Éternel, ils parlent même la langue des pays traversés.

- L’Oréal : C’est étrange, plus je m’approche de l’étoile, plus elle s’éloigne de moi.

- Gaspar : C’est parce que le Très-Haut veut t’apprendre à marcher.

- L’Oréal incrédule : Pfffft.

Par monts et par vaux, à travers déserts et fleuves, voyageant de nuit, ils marchent vers où l’étoile les guide.

-      Gaspar se retourne : Et toi Melchior, quel cadeau apportes-tu à ce nouveau-né ?

-      Melchior : De la myrrhe très spéciale.

-      Gaspar : De la myrrhe ?! Mais ce n’est pas un cadeau de naissance enfin ? Tu penses déjà à son enterrement ?

-      Melchior : Mais cette myrrhe-là n’enterrera pas le commun des mortels. Non, je pressens que mon parfum embaumera un mort qui va revivre de ses cendres.   

-      Balthazar : Tu crois à la vie après la mort toi ? C'est insensé. 58436 moins 34 x 6357 égal zéro. Donc il n’y a plus rien après la mort, tout s'arrête. Niet, nada, nthing... C’est fini. Sans respirer ni manger, comment veux-tu qu'il en soit autrement ? C’est scientifique (appuyer sur le dernier mot).

-      Melchior : D'accord, je n’ai pas de preuve scientifique (appuyer sur ce mot). Et je ne sais pas exactement à quoi cette vie ressemble. Peut-être à un grand festin avec du bon pinard, des amis, la famille. Un peu comme ici quoi (Il montre le public). Et même mieux peut-être.

-      Balthazar : La mort, c’est le terminus je te dis. Tu crois à ces sornettes parce que t'as besoin d'espérer, mais regarde la réalité en face. C'est impossible. Autant faire passer un dromadaire par le chas d’une aiguille !

-      L’Oréal : Et pourquoi ne pas croire aux miracles tant qu’on y est ? Et puis au fait, personne n’est encore venu témoigner de cela. Comment le saurais-tu Melchior ?

-      Melchior : J’en ai rêvé, bande de paillards.

-      Gaspar : C’est vrai Balthazar, tes théories, c’est ringard.

-      L’Oréal : Tais-toi Gaspar.

-      Gaspar : Quoi, ch’uis poète, ce n’est pas une tare.

Et l’étoile les précède encore, telle une perle rare.

 

Musique : Qu’est-ce que j’ai dans ma ptite tête

 

Qu'est-ce que j'ai dans ma p'tite tête

A rêver comme ça, le soir,

D'un éternel jour de fête

D'un grand ciel que j'voudrais voir.

 

1. J'ai roulé, j'ai vécu, j'ai aimé,

Et j'ai passé aujourd'hui des moments roses,

Mais j'ose espérer, Seigneur, bien autre chose!

 

2. Et j'attends, coeur ouvert, rêvant,

Battant la semelle à la porte de ton ciel;

Je crois qu'un beau jour ton amour l'ouvrira.

 

3. Et voici que Jésus m'a surpris:

“Que fais-tu là à m'attendre mon ami?

Ton ciel se fera sur terre avec tes bras! "

 

 

Arrivés à Jérusalem, le bruit des sabots ressemble à de l’eau qui clapote en heurtant les pierres d’un torrent.

-      Gaspar : Quel bazar dans ces boulevards

-      L’Oréal : Tais-toi Gaspar.

Le scintillement de l’étoile donne éclat au métal, au cuir, à la soie, aux fourrures et joyaux.

Mais voilà qu’elle disparait à leurs yeux. Eteindre la lumière bleue. Leur cœur se brise de douleur.

Baltharar sort son pinard, Gaspar son Ricard, Melchior ses Cote d’Or, et L’Oréal son Emmental, et sa boule de Cristal. Balthazar et Gaspar marchent bientôt de travers.

-      Gaspar, saoul : En fait cette étoile, c’était un canular ? Tous des roublards.

-      L’Oréal : Tais-toi Gaspar. Il regarde sa boule de cristal Nous devrions migrer vers l’Occident (il montre en direction du public).

-      Balthazar, saoul : Celui-là, quel pétochard ! On a bien fait de la suivre, c’t’étoile, puisqu’elle nous a menés dans ce bar.

-      Melchior, sain, crie au public : Où est votre roi ?

-      Hérode qui était parmi le public, incognito : Je suis le grand Roi Hérode. Il s’avance solennellement. Vous pouvez m’honorer, m’adorer, vous prosterner devant moi.

Ceux qui étaient saouls se ressaisissent. Ils inclinent la tête

-      Gaspar : Quel vantard celui-là

-      L’Oréal : Tais-toi Gaspar. Hum… Sans vouloir vous offenser o grand roi, euh… nous cherchons… il n’ose pas finir sa phrase.

-      Balthazar : Un roi plus jeune que vous.

-      Hérode : Comment ça ... Il n’y a pas d’autre roi ici.

-      Balthazar : Nous cherchons un petit enfant qui vient de naître.

-      Hérode : Quoi ?!!

-      Balthazar : Nous avons vu une nouvelle étoile apparaître à l’Orient. Et comme 51651651 + 5846846 x racine de 58464 = 684684, cette étoile annonce la naissance du roi des juifs. L’étoile nous a guidés jusqu’ici…. Mais en entrant dans votre Sainte Ville, elle a disparu.

-      Hérode s’adresse au public : Oh mes prêtres qui êtes à mon service, o mes scribes qui m’honorez. Dites-moi, que dit la Torah ? Où doit naître le roi des juifs ?

Parmi le public, chacun des 2 scribes est situé à l’autre bout de la pièce

  • 1er scribe : Il ne peut être que dans Jérusalem, la capitale. 
  • 2è scribe, un livre à la main : Eureka, j’ai trouvé. Ecoutez ce que dit le prophète Michée : « Et toi Bethlehem, trop petite pour compter, le plus petit des clans de Judée. C’est de toi que sortira celui qui fera paître Israël mon peuple »
  • 1er scribe : Pas possible, rien de bon ne peut venir de Bethlehem, c’est un bled pommé en banlieue sud. On se croirait dans le 93.
  • 2è scribe : Pourtant, Samuel le prophétise aussi. Ecoutez : « Je t’envoie à Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils mon roi ». Et le livre des Chroniques aussi. Ecoutez…

-      Hérode : Bon bon ça va, on a compris. Aux mages : Renseignez-vous. Trouvez-le. Et avertissez-moi (silence) que j’aille moi aussi l’adorer (dit-il d’un air sadique).

Sur ces paroles du roi, ils se remettent en chemin. Et voici qu’en sortant de la ville Sainte, l’étoile réapparaît à leurs yeux.

Réallumer la lumière bleue, commence légèrement à palpiter. 

-      Tous d’une même voix : Saperlipopette Sacristi Sacrebleu.

 

Pendant le chant qui suit, ils dansent.

Et dans une partie noire de la pièce, Joseph Marie, Jésus et l’ange commencent à s’installer, avec la baignoire, le berceau…

 

 

R. Jérusalem, Jérusalem,

Quitte ta robe de tristesse !

Jérusalem, Jérusalem,

Chante et danse pour ton Dieu !

 

1. Debout, resplendis, car voici ta lumière,

Et sur toi la gloire du Seigneur. (bis)

Lève les yeux et regarde au loin,

Que ton cœur tressaille d’allégresse.

Voici tes fils qui reviennent vers toi,

Et tes filles portées sur la hanche.

 

2. Toutes les nations marcheront vers ta lumière,

Et les rois à ta clarté naissante (bis)

De nombreux troupeaux de chameaux te couvriront,

Les trésors des mers afflueront vers toi.

Ils viendront d´Epha, de Saba, de Qédar,

Faisant monter vers Dieu la louange.

 

3. Les fils d´étrangers rebâtiront tes remparts

Et leurs rois passeront par tes portes. (bis)

Je ferai de toi un sujet de joie.

On t´appellera ´Ville du Seigneur´,

Les jours de ton deuil seront tous accomplis,

Parmi les nations tu me glorifieras.

 

 

Eclairé par l’étoile, le bourg de Bethlehem prend alors une teinte paradisiaque de saphir, colorant les maisons, les rues et le sol d’un bleu argenté. (La lumière bleue éclaire la crèche qui est au fond de la pièce)

-      Gaspar : Oh, ce village ressemble bien au berceau du Seigneur.

Pendant le texte qui suit, les 4 marchent vers la gauche La lumière de scène s’éteint, reste uniquement la lumière bleue qui éclaire la crèche. Dans le noir, les rois mages quittent  la pièce par la gauche et ferment la porte.

La rue sinueuse débouche sur une fontaine, où l’eau ressemble à du diamant liquide. Puis une place. Là, l’étoile s’arrête au-dessus d’une maison et elle se met à palpiter en éclairant son intérieur, entraînant une poussière d’étoiles derrière elle. La lumière bleue palpite. La maison tout entière est baignée de ce feu de joyaux, comme aucun palais royal ne l’a jamais été (la lumière bleue danse sur Marie Joseph et Jésus). Elle est faite pour recevoir le passage des anges et pour servir Marie.  

Les mages regardent par la fenêtre Eclairage blanc sur les mages.

Joseph scie du bois, et Marie essaie de donner un bain à Jésus... Mais elle n’arrive pas à le mettre dans l’eau, il marche dessus (l’ange empêche Jésus de rentrer dans l’eau en le maintenant par les pieds). Pourtant il a l’air bien sale. Au point que quand elle l’essuie, son visage reste imprimé sur la serviette. Marie montre la serviette au public.

Les mages frappent à la porte, Marie va leur ouvrir, laissant Jésus à l’ange.

-      Marie, Joseph et Jésus (ensemble) : Saperlipopette

Les mages entrent. Marie s’incline. L’Oréal a l’air complètement subjuguée par Marie pendant tous les dialogues. Il ne regarde qu’elle, l’air amoureux.

Le jour se lève (allumer toutes les lumières de la maison). L’étoile s’éteint et la maison perd toute sa splendeur.

-      Marie : Que Dieu vous bénisse !

Elle se rassoit. Eux se mettent à genoux.

-      Balthazar : Bonsoir, je suis Balthazar. Nous vous apportons nos cadeaux de naissance chère Marie et Joseph.

Marie et Joseph s’inclinent

-      Joseph : C’est gentil Balthazar. Mais vous avez 2 ans de retard.

En effet, entre le temps qu’ils ont mis à se décider à partir, et le temps du voyage, il s’est déjà écoulé 2 années.  

-      Balthazar, gêné : Pardonnez-nous, mais nous cherchions un roi… Nous sommes un peu surpris de trouver ce pauvre banlieusard dans une maison… un peu pouilleuse

-      L’Oréal : C’est vrai ça, il n’y a même pas de marbre au sol ni d’or sur les moulures. Et l’Oréal bat des paupières devant Marie, subjugué, presque dragueur.

-      Joseph : Je suis son père adoptif, et je descends du roi David et de son union illégitime avec la femme d’Ourias. Et comme c’est une adoption plénière, Jésus a les droits de succession… Même si on ne m’a pas laissé grand-chose.

-      L’Oréal : C’est un fils de batar quoi. Il fait toujours les yeux doux à Marie.

-      Gaspar : L’Oréal, ta remarque est infernale. Enfin, il faut reconnaitre que c’est un drôle de royaume pour un roi. Et où est sa couronne ? Son sceau ? Et son armée ?  

-      Marie : Sa couronne est celle de la pureté et son sceau se trouve dans les cœurs.

-      L’ange : C’est nous, les anges, qui sommes son armée et qui le servons, car son royaume est au ciel.

-      Balthazar : Ah, pour l’astronome que je suis, c’est parlant. Les étoiles sont un peu ses trésors alors ?!

Balthazar ouvre son attaché case et en sort tout des guirlandes qu’il met sur Jésus, Marie et Joseph.

-      Balthazar : Gloire à toi Seigneur. Tu es bien le roi que je cherchais. Je t’offre tout l’or de mon palais.

Balthazar baise les pieds de Jésus. Puis Marie le pose dans ses bras et Jésus le bénit (aidé par Marie éventuellement, il pose ses mains sur sa tête).

 


Roi des rois,

Seigneur des seigneurs,

Gloire, alléluia !

 

Jésus, Prince de paix,

Gloire, alléluia !

Jésus, Prince de paix,

Gloire, alléluia !

 

 

-      Gaspar : Bonsoir, je suis Gaspar. Je suis le curé de Shéba.

Marie et Joseph s’inclinent

-      Gaspar gêné :  Hum… en fait, j’ai une question… plutôt indiscrète. Il s’adresse à Joseph. Vu que vous l’avez adopté, qui est le vrai père de l’enfant alors ?  

-      Joseph : Je suis bien placé pour savoir que Jésus n’est pas la chair de ma chair. D’ailleurs regardez, il est brun, je suis roux. Je l’aime comme mon propre fils. Ah ça oui. Mais…

-      Marie : Quand il a su que j’étais enceinte, il a voulu me répudier. Et puis il a fait un songe…

-      Joseph : J’ai rêvé que l’Esprit de Dieu prenait ma place. Il avait conçu l’enfant et c’est même lui qui lui donnait son prénom. Vous allez me prendre pour un fou…  Mais j’y ai cru à ce rêve de dingue. Alors, j’ai accueilli Marie et l’enfant chez moi.

Musique : J’irai au bout de mes rêves.

Pendant le chant, Gaspar ouvre sa mallette de sacristain remplie d’encens et il se prépare à allumer l’encens.

 


J'irai au bout de mes rêves

Tout au bout de mes rêves

J'irai au bout de mes rêves

Où la raison s'achève

Tout au bout de mes rêves

J'irai au bout de mes rêves

Tout au bout de mes rêves

Où la raison s'achève

Tout au bout de mes rêves

 

Et même s'il faut partir

Changer de terre ou de trace

S'il faut chercher dans l'exil

L'empreinte de mon espace

Et même si les tempêtes

Les dieux mauvais, les courants

Nous feront courber la tête

Plier genoux sous le vent


 

 

-      L’Oréal : En fait, Jésus est né hors mariage et de père inconnu. Et vous attribuez le rôle de géniteur à un Père idéal, tout-puissant et inaccessible. Au final, c’est un cas soss ce gamin ?! En même temps l’Oréal fait du charme à Marie.

-      Balthazar : L’Oréal, ta psychanalyse est caricaturale. Joseph, je suis peut-être aussi fou que toi, mais tu confirmes mes calculs. 127536 + 37592475 x racine de 47284 sur 618 = 68465136 donc il est l’Enfant de Dieu. 

-      Gaspar allume l’encens en disant : Je cherchais un être divin. Ton fils Jésus est mon seul Dieu. Louange à lui.

Musique : Allumer le feu.

Pendant le chant, Gaspar s’agenouille pour baiser les pieds de Jésus. Marie le pose dans ses bras. Et Jésus le bénit.

Radieuse, Marie frémit et son cœur se dilate.

 

 

Tourner le temps à l'orage
Revenir à l'état sauvage
Forcer les portes, les barrages
Sortir le loup de sa cage

Sentir le vent qui se déchaîne
Battre le sang dans nos veines
Monter le son des guitares
Et le bruit des motos qui démarrent

 

Il suffira d'une étincelle
Oui, d'un rien, oui, d'un geste
Il suffira d'une étincelle
Et d'un mot d'amour, oui pour

Allumer le feu, allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux
Allumer le feu

Laisser derrière toutes nos peines
Nos haches de guerre, nos problèmes
Se libérer de nos chaînes
Lâcher le lion dans l'arène

Je veux la foudre et l'éclair
L'odeur de poudre, le tonnerre
Je veux la fête et les rires
Je veux la foule en délire

 

 

-      L’Oréal toujours subjugué par Marie, il bégaie presque : Bonsoir Marie. Moi je suis un copain de Gaspar. Dans la vie je suis un nez, ou si vous préférez un compositeur de parfum : je traduis les notes en odeurs.

Marie et Joseph s’inclinent

-      L’Oréal, son texte peut être imprimé sur sa boule de Cristal (ou sur son Emmental) : Je m’appelle L’Oréal, et Marie, je trouve ta beauté fatale. Je dirais même plus, elle est abyssale, colossale. La couleur pâle de ton visage est impériale, ta voix pastorale cléricale, tes yeux azurés monumentals (hum…) Tu es mon idéal, mon piédestal. Pour toi, je renonce au paranormal, et je t’offre ma boule de Cristal. Je préfère me laisser guider par ton étoile.

-      Gaspar : Génial. En voilà une conversion … un peu théâtrale, mais radicale. L’Oréal, en sortant, je t’attends au confessionnal. Désormais cesse donc tes blasphèmes phénoménals (hum…)

L’Oréal s’agenouille pour baiser les pieds de Jésus. Marie le pose dans ses bras. Et Jésus le bénit.

 

-      Melchior : Et moi je suis Melchior.

Marie et Joseph s’inclinent

-      Melchior, gêné : Euh, j’voudrais pas casser l’ambiance, mais j’ai une dernière question sur votre fils. Vous dites qu’il est le fils de Dieu… Moi mon rayon, ce sont les décès, les tombeaux… Jésus est-il mortel ?

-      Marie : Quand nous l’avons présenté au Temple l’an dernier, le prophète Siméon m’a annoncé qu’un glaive me transpercerait le cœur. Je me suis demandée ce que cela pouvait bien signifier…  

-      Gaspar : Siméon est un vieillard. C’est ringard.

-      L’Oréal : Tais-toi Gaspar.

-      Melchior : Ton Nouveau-né a beau être Dieu, moi je crois pour sauver les hommes, il devra mourir… Pardon de t’annoncer cela Marie, mais…  Console-toi Marie, J’ai créé cette résine pour Lui. Marie regarde. Elle est destinée à un Saint dont le corps de pourrira jamais. Le 1er Saint qui, à sa mort, revivra. Etonnement de tous. Melchior pulvérise autour de Jésus (pas sur les yeux, ça pique).

-      L’ange : Voilà pourquoi il n’avait pas besoin de bain.

-      Melchior :  Et la bonne nouvelle, c’est que la vie éternelle, c’est contagieux.

Melchior donne le pulvérisateur à Jésus et l’aide à pulvériser le parfum partout, sur tout le public.

-      Gaspar : Bande de veinards

-      L’Oréal : Tais-toi Gaspar.

 

C’est comme ça ce parfum d’éternité a commencé de se diffuser partout sur la terre.

 

 

Ca c'est vraiment toi

Ca c'est vraiment toi

Ca c'est vraiment toi

Ca c'est vraiment toi

'a se sent

Ca c'est vraiment toi

Ca ca se sent, 'a se sent

Ca se sent que c'est toi, 'a se sent

Ca se sent que c'est toi, 'a se sent

Ca se sent que c'est toi, 'a se sent

Ca se sent que c'est toi, 'a se sent

Et rien d'autre que toi

Non rien d'autre que toi

Que toi, non rien d'autre que toi

Que toi, non rien d'autre que toi

 

Et les balles doum doum

Aux roues des bagnoles

Et la vie des saints

Et leurs aur'oles

Le murmure de la ville

Et de ses…

Et j'aime encore mieux 'a

Oui je pr'f're 'a

Oh j'aime encore mieux 'a

Oui j'aime encore mieux 'a

 

 

 

 

Auteur de ce conte : 95% de plagia à savoir

-      Balthazar qui ne trouve pas le sommeil et compte les taxes, … est trouvée dans un blog.

-      Paroles de l’ange tirées du livre d’Isaïe chapitre 60.

-      Belles descriptions de l’étoile, de Béthléem de Maria Valtorta

-      Celle du parfum, Ange ou démon de Givenchy mixée à une description du groupe l’Oréal

-      Dialogue sur la vie après la mort : conte « les 2 fœtus » raconté au Parcours Alpha.

-      Blague du bain de Jésus et de la serviette St Suaire : court métrage de Benigni.

-      Dialogue sur la psychanalyse de Jésus : BD de Chapu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



11/01/2020
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